Les murs de la ville subissent la traversée du temps (qui passe) et l’agression du temps (qu’il fait). Leur épiderme desquame, leur uniformité lisse et impersonnelle laisse place à un paysage plus ou moins dichromatique à la géométrie aléatoire. La carte d’un nouveau monde se dessine ; une lente tectonique est en marche, l’observateur futur le verra différent.

Pour l’œil de l’artiste, ces mondes étaient mûrs pour qu’y naisse la vie. Recréant des gestes appris dans l’enfance, Jing donne relief à des feuilles imprimées (journaux, gazettes….) qui racontent une histoire périmée. Le vieux, l’inutile, le relégué reprennent vie dans les origamis de l’artiste. A l’aube du septième jour (sur l’éphéméride secret de Jing) la multitude conquiert le monde avec un pistolet à colle, le temps de la photographie. Végétaux et animaux s’épanouissent, tandis qu’une espèce avancée mais discrètement dissimulée a bâti des abris et des moyens de locomotion. La terre et la mer sont également accueillantes. Les continents et les océans n’ont pas forcément décidé qui était qui, échangent leurs habits et leurs fonctions comme à Carnaval.

Jérôme P.